jade sur son Valmobile
La production de versions militaires étant un tournant essentiel dans l'histoire du scooter, il nous semblait évident de leur accorder quelques instants sur notre blog .
Plusieurs constructeurs se sont essayés aux versions armée. Nous allons essayer de les connaître un peu mieux ensemble ne serait-ce que par les photos d'archives.
En premier lieu, nous ouvrirons une brève parenthèse concernant le Valmobile, dans sa rare version militaire, qu'a bien voulu nous céder.... et nous livrer à domicile, un charmant collectionneur belge il y a quelques années.
Ce modèle est animé par un moteur Briban Sabb 125 cm3
Le scooter Valmobile, (voir article le concernant http://scoot-toujours.over-blog.com/article-valmobile-la-valise-mobile-116802199.html ), fut la réalisation de Victor Albert Bouffort qui déposa le brevet de "la valise mobile" en 1952. Il connaitra plusieurs versions et motorisations, mais le plus gros de sa production se fera sous licence au Japon par les Etablissements Hirano.
Les particularités de la version militaire du Valmobile sont les panneaux latéraux démontables en toile, la selle biplace en forme de flèche, le crochet situé à l'arrière permettant de tracter une petite remorque ...ou un canon, ses poignées rabattables à l'avant, permettant de la pousser sur sa roue arrière à la façon d'une brouette une fois replié et son phare d'un diamètre plus important que sur la version civile (emprunté, ainsi que son guidon, au Valmobile à tablier).
Les différents éléments deviennent solidaires de la partie arrière du scooter lorsque l'on actionne de petites clavettes en métal dissimulées dans les tubes.
Tous les éléments, une fois détachés, viennent se loger dans le corps du petit scooter, entre le réservoir et le moteur.
C'est la société Martin Moulet qui produira le Valmobile en France. Le siège social se situant à Bagnolet vers Paris et l'usine de fabrication à Oullins près de Lyon.
Le scooter Valmobile n'ayant apparement pas séduit l'armée française lors de son passage des "trois jours", il s'agit peut-être du seul modèle armée existant à ce jour.
Mors speed proposa également un prototype de scooter version armée qui ne donnera aucune suite.
Bernardet parachutable....
Les Etablissements Bernardet Frères dont l'innovation est indiscutable participèrent de façon sérieuse eux aussi à l'aventure du scooter militaire.
Le premier modèle vit le jour en 1951. Il était équipé d'un moteur 250 cm3 et son réservoir d'essence était situé derrière le tablier. Ce modèle était déjà doté d'un anneau de remorquage permettant de tracter un canon sur remorque.
Viendra ensuite le modèle 1953 qui sera tout de même construit à 250 exemplaires pour la guerre d'Indochine.
ce modèle a été monté avec deux fourches différentes
Son guidon se replie intégralement derrière le tablier pour le parachutage et présente une esthétique beaucoup plus robuste que le premier modèle. Son impressionnant pot d'échappement latéral et ses pneus renforcés de grosse dimension lui confèrent un aspect plus aggressif.
Le scooter était intégralement construit en tubes de forte section et dépourvu de carrosserie .
on apprécie au passage les crampons surdimensionnés des pneus
en situation à Diên Biên Phu (merci Roland pour cette belle photo)
Superbe mise en scène de parachutage des Etablissements Bernardet
Malgré les efforts de la firme c'est la société française ACMA de Fourchambault qui décrochera le plus gros contrat avec l'armée.
ACMA TAP
Deux versions de scooters Vespa militaires sortiront des chaines de fabrication de l'usine nivernaise.
Une version 125 cm3 dotée d'une robe beige sable en 1956 et dont la fourche peut s'orienter à 90° lors du parachutage.
La seconde version sera dotée du moteur 150 cm3 du Vespa 150 GL adapté pour l'occasion. Lui sera vert armée mais malheureusement la fourche aura le même rayon de braquage d'un ACMA traditionnel ce qui lui occasionna de gros problèmes lors du parachutage .
Nous avons appris, lors de la rencontre avec un ancien d'Algérie, que la fourche du TAP 59 ne pivotant pas à 90° comme sur le premier modèle pliait une fois sur deux sous le choc de l'atterrissage. De ce fait, les militaires tous fiers d'avoir été désignés pour conduire les engins se virent affublés du surnom de pousse-pousse, car d'après les dires du vétéran ils étaient plus souvent en train de pousser les engins défectueux qu'assis dessus en ordre de marche.
Les Vespa TAP avaient un air redoutable face à l'ennemi grâce à leur canon sans-recul de 75 mm, logé sous la selle et traversant le tablier et dépassant de un mètre devant le scooter. Les munitions installées sur les côtés du scooter et supportées par le berceau de renfort devaient lui procurer un équilibre bien aléatoire.
même si il s'agit d'une version militaire le TAP est doté d'une certaine élégance
les chiffres sont assez évasifs à ce jour, mais acma aurait produit environ 700 scooters TAP .
Aermoto volugrafo
Chez les transalpins n'oublions pas le superbe petit Aermoto volugrafo créé par Vittorio Belmondo en 1939 . Rapidement adapté dans une très trappue version militaire munie de 4 roues (deux étonnantes roues jumelées à l'avant et à l'arrière) il sera équippé d'un moteur 123 cm3.
Le Volugrafo sera produit par l'Aermoto officine maccaniche volugrafo à Turin.
Quelques 2 000 exemplaires seront produits
Les américains précurseurs.....
un cushman chez les paras
Lors de la seconde guerre mondiale les alliés introduirent en France deux scooters déterminants pour la suite de la production scooteriste, par le biais des troupes aéroportées ; le cushman modèle 53 pour les USA et l' Excelsior Welbike pour l'angleterre .
Le cushman aurait à lui seul redonné l'engouement du scooter nouvelle vague sur un plan mondial, lors de son arrivée en Europe .
Le cushman 53 Airborne parachutable, animé par un moteur de 242 cm3, né en 1944, fut conçu pour les opérations de reconnaissance et doté de roues identiques aux petits avions de l'US Air force afin d'assurer une maintenance plus intelligente.
Cushman à Diên Biên Phu
(prêt de Roland de Brébisson)
Ce modèle sera même repris plus tard par l'armée française pour des opérations aéroportées en Indochine jusqu'en 1954 et ensuite en Algérie. plus tard plusieurs versions civiles verront le jour suite au succès de cette petite Jeep à deux roues ....
Version triporteur
plus tard cushman produira un triporteur militaire également très réussi.
autre scooter resté à l'état de prototype et n'ayant pas retenu l'attention : le Cooper.....attention photo confidentielle !
Un excelsior sur les plages normandes
Excelsior, à qui nous devons le joli petit Welbike, connaitra également un large succès avec ce scooter qui évoluera plus tard en version civile sous le nom de corgi (voir article Indian Papoose).
Le welbike est sans aucun doute possible le scooter militaire le plus petit, le plus léger et le plus compact.
Son réservoir d'essence est en position entre-tube et se divise en deux parties égales de chaque côté du cadre. Placé devant le moteur monocylindre horizontal de 98 cm3.
Le petit scooter se loge dans un container cylindrique largué par avion une fois le guidon et la selle démontés.
Le déclenchement du parachute intégré au cylindre est assuré par un dispositif qui se met en tension lors du larguage.
Paré à décoller....
Le Welbike peut tracter son propre container une fois au sol puisqu'il est équipé d'un essieu démontable permettant ainsi de ne pas l'abandonner en rase campagne.
Difficile de faire la même chose avec un Bernardet militaire
Débarquement des alliés sur les plages normandes à Saint Aubin-sur-Mer.
Juste pour le plaisir des yeux, quelques photos d'archives du Put-put britanique....
il faut dire que l'on a vraiment fière allure sur un Welbike.....
La princesse en visite....
Nous sommes à la recherche pour le musée de façon active d'un scooter Welbike et des autres modèles militaires dont nous venons de parler précédement...si vous en connaissez un n'hésitez pas à nous le faire savoir .....