Le premier scooter à nous avoir rejoint sur la côte bleue est ce joli petit Cabri Bernardet .
Nous sommes ici en présence d'un modèle 85 cm3 à démarrage par kick, intégralement d'origine, avec seulement 322 kms d'origine....323 après la photo.
A sa sortie le petit scooter est classé immédiatement dans la catégorie des micro-scooters.
Le slogan publicitaire des frères Bernardet était le suivant "il vous transportera aussi facilement que vous le porterez, même jusqu'au 6ème étage !"
Malgré sa très pratique poignée centrale nous exclurons quand même les scooteristes sujets au mal de dos chronique car le petit engin pèse tout de même 34 kg !
A la demande des agents de la marque, le Cabri doit être un véhicule urbain facile à stationner....
Publicité d'époque illustrant parfaitement la comparaison avec l'animal dont ce petit scooter porte le nom
Le premier scooter Cabri, construit par les trois frères Bernardet à Châtillon sous Bagneux, est doté d'un moteur 50 cm3 horizontal. Il n'était pas équipé de turbine de refroidissement puisque son plancher perché assez haut, au dessus du moteur, permettait à l'air de refroidir facilement la mécanique lorsque l'engin était en mouvement. Une poignée au guidon permet le changement des deux vitesses.
Ce premier modèle monoplace présenté en 1954 était affublé de disgracieuses pédales afin de correspondre à la règlementation de l'époque concernant les moins de 50 cm3 (puisque la loi exigeait de pouvoir dégager la chaussée rapidement en cas de panne mécanique). Néanmoins cet équipement forcera à créer de larges échancrures dans la plate-forme repose-pieds, en aluminium, lui donnant ainsi un caractère effilé assez en harmonie avec le reste de sa ligne élancée.
Une de ses particularités esthétiques reste son réservoir très aérodynamique de 5 litres supportant la selle.
Le second modèle qui apparaitra fin 1954 sera lui animé par un moteur 85 cm3 à démarrage au kick, au pied droit. Les échancrures dans la jolie plate-forme repose-pieds disparaissent avec ce modèle puisqu'il n'est plus doté de pédales. Son poids atteint désormais 40 kg.
Comme beaucoup de scooters de l'époque, le Cabri était équipé d'une suspension par anneaux nieman à l'avant et bloc de caoutchouc Paulstra à l'arrière.
Sa conception est assez avant-gardiste par sa recherche d'équilibre. Contrairement à la très grande majorité de ses concurrents, le moteur, étant placé en position quasi centrale sous le chassis tube, lui confère certaines qualités routières.
Avec le Cabri la firme Bernardet prouve qu'elle est capable de produire des scooters aux lignes fines et raffinées en opposition avec leurs précédentes productions beaucoup plus massives .
Il est néanmoins peu adapté aux personnes de grande taille d'autant plus que la roue de secours située derrière le tablier pourra facilement gêner le mouvement des genoux...mais les nombreuses qualités techniques et esthétiques de ce petit scooter effacent rapidement ses éventuels défauts.
La troisième version du Cabri présenté en 1955 sera le 98 cm3 à moteur Comet Le poulain (alors propriétaire de la firme familiale) et démarrage par lanceur à main. Avec ces cm3 supplémentaires le scooter atteint désormais avec ce dernier modèle les 50 kg. L'ultime modèle reviendra au kick au pied gauche en 1956 et sera doté d'un système servomatic à embrayage et changement de vitesses automatique.
Il sera apparemment distribué en teinte bicolore par la firme Gillette Herstal mais surtout il sera proposé au catalogue de la célèbre Manufacture Stéphanoise Manufrance qui le dénommera comme la majorité de ses deux roues "Hirondelle", devenant ainsi le passe-partout Hirondelle.
Un rare Bernardet Y52 Hirondelle a intégré la colllection l'an dernier mais à ce jour nous n'avons encore jamais eu la chance de voir de passe-partout Hirondelle.
Nous n'avons bien sur pas pu nous empêcher de publier à nouveau cette superbe photo prise sur la canebière à Marseille, lors d'une des nombreuses courses organisée à l'époque.
A quelques kms de la Canebière, revenons un instant vers Jade qui pose gracieusement avec son Cabri devant le site de tournage du sympathique feuilleton de TF1 "Camping Paradis", avec Laurent Ournac, Géraldine Lapalus ou encore princesse Erika, qui se déroule depuis plusieurs années déjà sur le territoire Martégal.