Le scooter dessiné par Donnino Rumi, qui sera dévoilé au grand public en 1954, est certainement celui qui laisse le moins indifférent, dans toute la production des années 50. Soit on adore, soit on le trouve trop à part....en sachant que la deuxième option est réservée à ceux qui n'ont jamais eu la chance d'entendre la symphonie de son bicylindre ou qui n'ont pas eu la chance d'enfourcher la petite fourmi (formichino en italien).
Le formichino s'est décliné en trois versions : le standard, le sport et le Bol d'or. Tous étaient dotés d'un moteur bicylindre horizontal de 125 cm3, mais sur les versions sportives les cylindres étaient en aluminium et non en fonte d'acier, les roues étaient en 10 pouces et non en 8 pour le standard et le simple carburateur Dell'orto était remplacé par deux carburateurs avec pipe d'admission directe sur chaque cylindre et cuve commune.
Une des particularité intéressante de ce scooter est que le moteur reste la pièce essentielle de la machine, puisqu'elle offre des qualités mécaniques et sonores mais surtout elle fait le lien des parties cycle en solidarisant l'avant et l'arrière.
12 000 exemplaires ont vu le jour. Fabriqués en majeure partie dans les usines Rumi en Argentine à un rythme de 200 machines par an environ.
Le Formichino était un scooter cher à l'achat, à l'époque, car son coût de fabrication restait relativement élevé, puisque la quasi totalité de ses composants de carrosserie sont en fonte d'aluminium.
Achille Rumi, le père de Donnino, créa la fonderie familiale en 1914 qui se spécialisera dans la fonte de bronze et d'aluminium. Ils fonderont essentiellement pour les chemins de fer mais surtout pour l'aviation et la marine, raison pour laquelle figure une ancre et des ailes d'avion dans l'insigne de la marque.
Un exemple concret, si on se trouve en présence d'un garde-boue démonté, il suffit de le faire tinter à la façon d'une cloche pour apprécier les qualités de fondeur de la firme familiale.
La qualité de leur fonte était essentiellement dûe à leur alliage qu'ils coulaient sous pression.
Lorsque Donnino reprend l'affaire familiale à la mort de son père, à l'age de 20 ans, c'est un peu à contre coeur car il se destinait à une carrière artistique. Il ne reviendra réellement vers l'art qu'en 1962 (si on fait abstraction de la réalisation de la ligne de l'extraordinaire formichino que nous devons à son crayon).
Etant quelqu'un de déterminé dans ses choix, il sera même emprisonné de 1943 à 1945 pour refus de collaboration.
Les établissements Rumi réalisèrent trois scooters. Tout d'abord, ils fabriquèrent en série le Scoiattolo (écureuil en italien) à partir de 1952, ensuite le Formichino (petite fourmi) puis le Rumi V1, scooter entièrement carrossé dissimulant même le moteur bicylindre en V, quatre temps, mais il restera à l'état de projet/prototype. Ce dernier sera projeté juste avant la fermeture de Rumi en 1962.
Rumi au Bol d'or....
La version Bol d'or du formichino sera conçue suite aux résultats de courses exceptionnels que Rumi obtiendra sur le circuit du Bol d'or.
Hors mis la version Bol d'or, le formichino avait quoiqu'il en soit, même dans sa version standard, une vocation sportive. Créneau commercial que les autres fabricants délaissaient à l'époque.
Le Formichino de la maison
le Rumi que nous avons eu la chance d'intégrer à notre collection est en peinture d'origine (d'un superbe bleu).
sous ses airs de petit trappu, le formichino pèse ses 100 kgs ....
le réservoir d'essence est dissimulé à l'intérieur des deux demi-coques avant, juste derrière le phare .
on peut également apprécier le guidon sport.....
même si la fourmi ne rugit pas, le son du formichino ressemble fort à un rugissement
sa ligne au design très pur, dûe au crayon de Donnino, encore améliorée d'un accessoire cache carburateur Tomaselli en aluminium et roues 10"....seul la selle "cale-cul" mériterait d'être remplacée par deux selles séparées.
ici le double carburateur à cuve commune de notre rumi....ça laisse rêveur !
autre bel accessoire de garde-boue avant , que nous ne pouvons malheureusement pas monter puisque notre Formichino a déjà le sien ....il ne reste plus qu'à trouver un autre rumi !
les amis aussi roulent en Rumi.....
notre ami Donald sur le le Bihan's Rumi......
le canard et la fourmi :
le canard ayant flirté tout l'été,
se trouva fort dépourvu quand la fourmi ne rugit plus !
il alla trouver papa pour qu'il y mette un peu les doigts .....
l'affaire fut vite résolue et le canard ne fut pas déçu !
puisqu'il n'y a pas de raison de mettre les amis en photo sans apparaitre , voici une photo des 3 compères réunis ......nous avons le formichino bleu, claude le rouge. Donald tu sais ce qu'il te reste à faire ......